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Moulins de Hollande
138. Après avoir donné la description du moulin, tel qu'il est exécuté à Montargis, il ne sera pas inutile de mettre sons les yeux du lecteur la disposition d'un moulin hollandais, qui tourne par le moyen du vent. Les figures en sont tirées du livre de Schenk, comme nous l'avons dit ; mais nous y ajouterons l'explicalion et les détails que l'auteur Hollandais a supprimés. 139. La planche V représente l'élévation du moulin. La cage, qui est d'une forme hexagone, est formée principalement par six poteaux corniers d'environ cinquante pieds de haut, dont quatre seulement paraissent dans la figure en A A A A. Plusieurs croix de St. André les assemblent, et les assujétissent les uns avec les autres, comme on le voit en BB. Les pièces horisontales, placées de distance en distance, sont emmortaisées dans les poteaux corniers ; et plusieurs liens bb sont embreuvés dans les pièces horisontales, pour empêcher mieux l'hiement de la charpente, c'est-à-dire le jeu que les pièces pourraient prendre les unes sur les autres, par l'ébranlement et la force du vent. 140. Au sommet de la cage on voit l'arbre tournant ou l'arbre des volans CD, situé, non pas horisontalement, mais sous un angle de dix degrés, pour que les volans en prennent mieux le vent. Il tourne en D sur un poaillier, où il est appuyé contre un heurtoir d qui le soutient pour résister à l'impulsion du vent. 141. Les ailes du moulin sont portées, comme à l'ordinaire, par deux volans ou verges de quarante pieds de long, qui se croisent à angles droits dans la tête de l'arbre CD. On voit un de ces volans en ee. C'est à leur extrémité que se placent les antes, les lattes et les coterets, qui forment les ailes du moulin. Nous n'entrerons pas dans le détail de ces différentes parties, qui appartiennent à la charpenterie, et que l'on peut voir dans le traité de Mathurin Jousse, revu par feu M. de la Hire, en attendant que l'Académie ait publié la description de cet Art. 142. L'arbre CD étant mis en mouvement, le rouet E de 61 aluchons fait tourner un autre rouet horisontal de 32, qui est à l'extrémité F d'un arbre debout FGH, tournant verticalement dans une crapaudine qui reçoit son tourillon inférieur ; au bas de cet arbre est un autre rouet H de 57, qui engrène tout à la fois dans les lanternes ou dans les rouets, qui sont aux extrémités des trois cylindres : on voit un de ces rouets de cylindre dans la figure en I, qui a 16 aluchons ; le second est recouvert par le chapiteau K, et le troisième est caché par la disposition géométrale de cette élévation. Le cylindre à affiner a un rouet de 14 aluchons, au lieu de 16. Le même arbre FG, par le moyen d'un autre rouet G de 35, fait tourner un arbre de renvoi LL, qui porte du côté de G un rouet de 26, et par l'autre extrémité un rouet de 30. Ce dernier engrène dans un autre rouet M de 23, dont l'arbre descend et porte encore un dernier rouet de 22, qui passe sur deux cylindres, dont les lanternes ont 15 fuseaux. On ne voit pas ces lanternes dans la figure, mais seulement le chapiteau qui recouvre un des cylindres. 143. Le même arbre FG, qui fait mouvoir tous ces cylindres par le moyen des rouets inférieurs, en porte encore un vers sa partie moyenne O, de 27 aluchons. Ce rouet en fait mouvoir un autre P de 29, qui porte sur son axe une manivelle. De cette manivelle descend une tringle qui saisit en Q la bascule ou brinbale RQS, mobile autour du point S. L'autre extrémité Q de la brinbale fait mouvoir la tringle RR du piston qui descend dans la buse S du corps de pompe, d'où l'eau se dégorge dans la cuvette TV. Plusieurs petits cheneaux Vu partent de la cuvette, et vont se distribuer dans les cuves à cylindre, pour y renouveler sans cesse l'eau qui doit affiner les chiffons. 144. Lorsqu'il est nécessaire d'arrêter le mouvement de la pompe, on fait désengrener le rouet de la pompe au moyen du levier PP, qui s'élève par une corde p p p. 145. La galerie XX, qui règne tout autour du moulin, est destinée au service de ceux qui doivent tirer au vent, c'est-à-dire diriger l'arbre tournant DC, du côté d'où vient le vent ; la queue du moulin Y est fixée dans la charpente du comble en Z, pour la faire tourner sur la plate-forme WW. 146. De l'extrémité inférieure de la queue du moulin, parlent deux pièces en écharpe yy, destinées à l'arc-bouter, et qui vont embrasser le comble tournant, pour lui imprimer le mouvement avec plus d'aisance. 147. La queue du moulin est elle-même entraînée par le moyen de l'engin à tirer au vent ; on en voit seulement le treuil, a a ; la charpente de l'engin étant supposée comme à l'ordinaire, telle qu'on puisse la transporter tout autour de la galerie XX. 148. Par le moyen des nombres qui ont été indiqués à chacun des rouets de la machine précédente, il est aisé de juger de la vitesse des cylindres en Hollande ; un rouet E de soixante-un en fait tourner un de trente-deux en F ; et un rouet placé sur le même arbre en H, de cinquante-sept aluchons, fait tourner un cylindre affineur sur lequel est un rouet de quatorze : multipliant donc la fraction 62/32 par 57/14, on trouve 7 3/4 ou un peu plus ; ce qui prouve que lorsque l'arbre des volans fait un tour, le cylindre en fait presque huit. 149. De même, pour avoir la vitesse des cylindres émousseurs, il faut multiplier les quatre fractions suivantes 62/32, 35/26, 30/23, 28/24 ; le produit est 4 8/9, ou un peu plus ; ainsi les moussoirs font presque cinq tours pendant une révolution des ailes du moulin ; et ils n'ont que les 5/8 de la vitesse des affineurs. 150. Supposons actuellement qu'en Hollande les ailes d'un moulin fassent dix tours par minute, comme nous l'observons à Paris lorsque le vent est un peu fort : on trouvera que le cylindre affineur fait environ soixante-dix-huit tours, et le cylindre émousseur quarante-neuf tours par minute. 151. La planche IV contient la coupe de deux sortes de cylindres hollandais, tournans dans leurs cuves, et recouverts de leurs chapiteaux. AA (fig. 1) est un cylindre de bois, ou moussoir de deux pieds de diamètre, qui ne sert qu'à délayer les matières au moment où on doit les employer. On ne voit en BB qu'une concavité de bois sans platine, contre laquelle est jetée la pâte qu'il s'agit d'affleurer, au lieu d'y être coupée comme dans les autres. Nous parlerons de cette opération, §. 167. Le cylindre affineur C (fîg. 2), est construit à la manière des Hollandais ; il est de bois plein, garni de vingt-huit lames de fer, dont chacune est encore sillonnée à vive arête pour saisir mieux les chiffons, et les déchirer sur la platine D. Ces lames de fer sont représentées séparément en E (fig. 3) : on y voit deux entailles ee. dans lesquelles passent deux cercles de fer destinés à les assujétir sur les bases du cylindre. Cette forme de cylindres paraît être plus solide et plus parfaite que celle dont on a vu la description, §. 121. On peut aussi y remarquer que ce cylindre est plus petit que ceux du §. 121, et il n'en va que mieux ; on a vu même des cylindres de neuf pouces de diamètre qui réussissaient parfaitement. F (fig. 4) représente le châssis de verjure, et G (fig. 5) la planchette de bois, qui se placent en f et en g alternativement, suivant qu'il s'agit de laver, ou d'interrompre totalement le cours de l'eau ; y (fig. 2) représente le dalon ou la gouttière qui reçoit les eaux rejetées par le cylindre. La longueur de ce cylindre est de vingt-sept pouces, mesure de France, aussi bien que son diamètre, en y comprenant la saillie des barres de fer. 152. La Cuve du moussoir a huit pieds et demi de longueur sur quatre pieds et demi de largeur et un pied et demi de hauteur ; celle du cylindre dd (fig. 2) a neuf pieds et demi de longueur, quatre pieds dix pouces de largeur, et vingt-un pouces de hauteur ; l'une et l'autre étant mesurées intérieurement. 153. La machine décrite ci-dessus et représentée dans la planche V, fait mouvoir immédiatement le grand rouet H, dans lequel engrènent les rouets qui sont aux extrémités des axes de chaque cylindre. L'un des trois cylindres est un cylindre à éfilocher ; les deux autres, des cylindres affineurs, autant que l'on peut le conjecturer par les expressions de halve bak et heele bak, qui signifient proprement demi-cuve, et cuve entière. Un arbre de renvoi va communiquer le mouvement à deux cylindres émousseurs, au moyen de trois rouets, dont l'un est porté sur l'arbre de renvoi, et les deux autres sur un axe vertical, qui sert à changer la direction du mouvement. 154. On voit aisément que les cylindres qui ne reçoivent le mouvement qu'au quatrième engrenage, ont beaucoup moins de force que les cylindres affineurs ; mais elle leur est aussi moins nécessaire, puisqu'ils ne servent qu'à mousser.
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