Manuel Roret du Relieur

 
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Préface

Première partie - Brochage

Deuxième partie - Reliure

Considérations générales

Chapitre 1
Matières employées par le relieur


Chapitre 2
Atelier et outillage du relieur


Chapitre 3
Opérations du relieur


Chapitre 4
Racinage et marbrure de la couverture


Chapitre 5
Marbrure sur tranche

  Observations préliminaires
   § 1. - Outillage
   § 2. - Matières employées
   § 3. - Couleurs employées
   § 4. - Préparation de la gomme
   § 5. - Préparation du fiel de boeuf
   § 6. - Préparation de la cire
   § 7. - Préparation des couleurs
   § 8. - Préparation du baquet à marbrer
   § 9. - Marbrures des tranches
   § 10. - Marbrure du papier

Chapitre 6
Dorure et gaufrure


Chapitre 7
Reliure mécanique


Chapitre 8
Reliures diverses


Chapitre 9
Renseignements divers


 

 
§ 8. - Préparation du baquet à marbrer

On verse dans le vase qui contient la gomme préparée, 200 grammes d'alun en poudre fine, et l'on bat bien pour dissoudre celui-ci. On prend ensuite une cuillerée ou deux de la dissolution et on la met dans un petit pot conique, afin de faire les épreuves nécessaires pour s'assurer si l'eau gommée a trop ou trop peu de consistance.

D'un autre coté, on prend un peu de couleur qu'on a délayée, en consistance suffisante, avec du fiel de boeuf ; on en jette une goutte sur la gomme dans le pot, et l'on agite en tournant avec un petit bâton. Si elle s'étend en formant bien la volute, sans se dissoudre dans la gomme, celle-ci est assez forte ; si, au contraire, la couleur ne tourne pas, l'eau gommée est trop forte, il faut y ajouter de l'eau, et la bien battre de nouveau : enfin, si la couleur s'étend trop et se dissout dans l'eau gommée, on ajouter de l'eau gommée forte qu'on a en réserve.

Toutes les fois qu'on ajoute de l'eau ou de la gomme, on doit bien battre l'eau pour que le mélange soit parfait. A chaque essai que l'on fait, on doit mettre l'essai précédent dans un vase à part, et reprendre de nouvelle eau gommée. Enfin, quand on a amené cette eau au point de consistance voulue, on la passe au tamis, et on la verse dans le baquet à marbrer jusqu'à ce qu'elle y atteigne une hauteur de 3 centimètres.

Le baquet ainsi préparé, on colle toutes les couleurs avec le fiel de boeuf préparé, et l'on fait en sorte qu'elles ne soient ni trop consistantes ni trop liquides. Plus on met de fiel, plus elles s'étendent sur l'eau gommée. Si elles ne s'étendaient pas comme on le désire, on n'aurait, pour obtenir l'effet voulu, qu'à ajouter quelques gouttes d'essence à la couleur en retard.

On appelle jeter l'opération d'ajouter les couleurs à l'eau gommée. Cette opération se fait avec les pinceaux dont il a été question plus haut ; elle consiste à prendre chaque couleur avec son pinceau correspondant, et à la faire tomber en pluie çà et là, sur la surface de la gomme, en frappant avec le manche du pinceau sur le rondin de bois.

La couleur rouge, est ordinairement la première qu'on jette.

Les couleurs ne se mêlent pas. Au contraire, toutes les fois qu'on en jette une nouvelle, celle-ci pousse de tous les côtés la précédente, qui s'étend ainsi de plus en plus et occupe une plus grande place.

Quand toutes les couleurs que l'on veut employer sont jetées, le baquet est prêt à servir.

Supposons qu'on veuille que la marbrure présente des volutes. Pour obtenir l'effet voulu, il suffit d'enfoncer peu profondément le bâton rond dans le baquet, et de le faire tourner par ci par là en spirale.

Supposons encore qu'on veuille former la marbrure qu'on désigne sous le nom d'oeil de perdrix. On a préparé deux sortes de bleu avec l'indigo flor, l'un tel que nous l'avons indiqué plus haut, et que nous désignerons sous le nom d'indigo n° 1 ; l'autre, qui est le même indigo qu'on a mis dans un vase à part, et auquel on a ajouté une plus grande quantité de fiel préparé, que nous désignerons par le n° 2. On jette : 1° la laque carminée ; 2° la terre d'Italie ; 3° l'indigo flor n° 1 ; 4° l'indigo flor n° 2, auxquels on ajoute, avant de les jeter, deux gouttes d'essence de térébenthine qu'on remue bien ; puis on agite en volute, lorsque cela est nécessaire.

Le bleu n° 2 fait étendre toutes les autres couleurs, et donne un bleu clair pointillé qui produit un si joli effet. C'est à la seule essence de térébenthine qu'est due cette propriété. On peut incorporer cette essence dans toutes les couleurs qu'on voudra jeter les dernières ; elle serait sans effet, si on l'incorporait dans les précédentes.

Si l'on veut faire la marbrure qu'on appelle peigne rien n'est plus simple, du moins théoriquement. Au lieu de remuer les couleurs avec le bâton rond ; il faut se servir des instruments qu'on nomme peignes, en les choisissant et les manoeuvrant de la manière la plus convenable pour produire l'effet voulu.

On conçoit qu'il est possible de varier les marbrures à l'infini. Cela dépend du goût et de l'habileté du marbreur, du nombre et de l'intensité des couleurs qu'il emploie, et de l'ordre suivant lequel il les dispose.






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