Art de faire le papier

 
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Avertissement

1ère partie - Art de faire le papier

§. 8
Art de faire le papier


§. 9 - §. 27
Histoire & origines

  - Du papier des Romains
  - Origine du papier de coton
  - Origine du papier de chiffons

§. 28 - §. 68
De la matière au lavoir


§. 69 - §. 199
Des moulins


§. 200 - §. 319
De la matière affinée au collage


§. 320 - §. 351
De l'étendoir au lissoir


§. 352 - §. 380
Tri & formation des rames


§. 381 - §. 385
Du papier coloré


§. 386 - §. 389
De l'influence des saisons


§. 390 - §. 435
Papiers de Hollande & différents pays


§. 436 - §. 511
Des réglements qu'on a fait en France


§. 512 - §. 555
Des différentes matières qui pourraient servir à faire du papier


§. 556 - §. 596
Papiers de Chine & du Japon


2ème partie - Planches & Explications des planches

 

 
Origine du papier de coton

23. On se servit jusqu'au dixième siècle environ (14) du papier ainsi fait avec l'écorce de la plante que nous venons de décrire ; alors on imagina de le faire avec du coton pilé et réduit en bouillie. Cette méthode, qui devait être depuis plusieurs siècles employée à la Chine, parut enfin dans l'empire d'Orient, sans qu'on sache précisément l'auteur, la date, ni le lieu de cette belle invention.

24. Dans un mémoire du R.P.D. Bernard de Montfaucon, qui se trouve au sixième volume des Mémoires de l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres, page 605 et suivantes, il est prouvé que le papier de coton, karlês bombukinos, commença à être en usage dans l'empire d'Orient au neuvième siècle ou environ. Voici ses preuves. Il y a plusieurs manuscrits grecs, tant en parchemin ou vélin, qu'en papier de coton, qui portent la date de l'année où ils ont été écrits ; mais la plupart sont sans date. Sur les manuscrits datés on juge plus sûrement, par la comparaison des écritures, de l'âge de ceux qui ne le sont pas. Le plus ancien manuscrit en papier de coton, avec la date, est celui du roi, numéroté 2889, qui fut écrit en 1050 ; un antre de la bibliothèque de l'empereur, qui porte aussi sa date, est de l'année 1095. Mais comme les manuscrits sans date sont incomparablement plus nombreux que ceux qui sont datés, le P. de Montfaucon s'est aussi exercé sur ceux-là ; et par la comparaison des écritures, il en a découvert quelques-uns du dixième siècle, entre autres un de la bibliothèque du roi, coté 2436. Si l'on faisait la même recherche dans toutes les bibliothèques, tant de l'Orient que de l'Occident, on en trouverait apparemment d'autres, ou du même tems, ou peut-être plus anciens. Cela fait juger que ce papier bombycin, ou de coton, peut avoir été inventé au neuvième siècle, ou pour le plus tard au commencement du dixième.

25. A la fin du onzième et au commencement du douzième, l'usage en était répandu dans tout l'empire d'Orient, et même dans la Sicile. Roger, roi de Sicile, dit dans un diplôme écrit en 1145, rapporté par Rocchus Pyrrhus, qu'il avait renouvelé sur du parchemin une carte qui avait été écrite sur du papier de coton, in charta cullunea, l'an 1102, et une autre qui était datée de l'an 1112. Environ le même tems, l'impératrice Irène, femme d'Alexis Comnène, dit dans sa règle faite pour des religieuses qu'elle avait fondées à Constantinople, qu'elle leur laisse trois exemplaires de la règle, deux en parchemin, et un en papier de coton (Analec. Gr. p. 278). Depuis ce tems-là, le papier de coton fut encore plus en usage dans tout l'empire de Constantinople (15).



(14) Le savant comte Maffei soutient, avec plus de probabilité, que le papyrus n'était déjà plus d'un usage commun au cinquième siècle. Plusieurs manuscrits qu'on croyait écrits sur du papier d'Epypte sont, suivant cet auteur, sur du papier de coton.
(15) Les anciens se servaient pour écrire, de l'écorce intérieure, ou de la pellicule blanche qui est renfermée entre l'écorce et le bois de différents arbres, comme l'érable, le plane, le hêtre, et l'orme, mais sur-tout le tilleul. Cette écorcre nommée en latin liber, a donné son nom à nos livres. Ils en lavaient l'écorce ; après l'avoir battue et séchée, ils la rendaient propre à l'usage auquel ils voulaient l'employer. Voyez Pline, his. natural. lib. XIII, c. II. Montfaucon, palaog. graec. lib. I, c. 2. Mabillon, de re diplomat. lib. I, c. 8. Le comte Maffei soutient une opinion différente.





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