Pour restaurer un ouvrage, l'atelier de reliure m'a demandé un papier de couleur gris marronasse, légèrement pelucheux.

Des essais antérieurs d'utilisation de toile de jute pourrie dont la solidité ne m'avait pas convaincu, m'ont donné l'idée de mélanger à part égale cette pâte de jute à de la filasse de lin assez foncée. Le lin donnant à l'ensemble sa solidité et le jute son côté pelucheux. Le mélange des deux matériaux a eu l'heureuse idée de donner directement la couleur désirée.

Ce genre d'expérience demande un peu de chance et il est toujours mieux d'essayer d'éviter d'employer des pigments pour trouver une teinte. L'idéal, quand c'est possible, est de tenter de trouver des matériaux dont la teinte se rapproche le plus possible de celle que l'on cherche, quitte à effectuer une légère correction si nécéssaire.

Ci contre, à gauche, le papier original et à sa droite la copie.

Jacques Bréjoux

A lire sur le sujet :
Art de faire le papier - M. de Lalande
§. 381 - §. 385 - Du papier coloré